Imaginez un territoire où les objets condamnés à la poubelle renaissent, où les initiatives locales transforment le quotidien de milliers de Gardois, et où chaque citoyen devient acteur d’un mouvement qui défie le gaspillage. Bienvenue dans le Gard de l’économie circulaire, ce modèle qui bouleverse nos habitudes.
Quand le Gard écrit l’avenir du réemploi
Dans les ruelles de Nîmes, au cœur des Cévennes et sur les rives du Pont-du-Gard, une transformation silencieuse mais puissante est en marche. L’économie circulaire Gard n’est plus un simple concept théorique mais une réalité palpable qui redéfinit notre rapport aux objets, aux ressources et à la planète. Entre ressourceries innovantes, initiatives associatives audacieuses et programmes départementaux ambitieux, ce département méditerranéen est devenu un laboratoire vivant de la transition écologique. Ici, on ne jette plus, on transforme. On ne consomme plus aveuglément, on réfléchit. Cette mutation profonde de nos modes de vie trouve son écho dans les actions concrètes qui fleurissent sur tout le territoire gardois, dessinant les contours d’un avenir plus durable et solidaire.
La dynamique territoriale : quand le Gard mobilise ses acteurs
Des collectivités engagées pour une économie plus vertueuse
Le Conseil départemental du Gard affiche depuis plus de vingt ans une détermination sans faille en matière de développement durable. Cette ambition se traduit par le fameux Prix des initiatives pour une transition écologique et solidaire, doté de 70 000 euros au total, qui récompense chaque année les projets les plus innovants. Ce dispositif, lancé en 2017, distingue à la fois les associations avec une enveloppe de 20 000 euros et les collectivités avec 50 000 euros, créant une émulation positive sur l’ensemble du territoire.
La Communauté de communes du Pont-du-Gard s’est lancée dans une démarche d’écologie industrielle et territoriale qui fait référence. L’objectif est clair : mettre en réseau les entreprises locales pour créer des synergies autour des flux de matières, d’eau, d’énergie et de ressources humaines. Dans cette logique, tout déchet devient ressource, toute fin de vie devient nouvelle opportunité. Les artisans, commerçants et agriculteurs du territoire sont invités à repenser leurs pratiques pour réduire leurs coûts de matières premières tout en diminuant leur empreinte environnementale.
Nîmes Métropole ne reste pas en marge de ce mouvement. L’agglomération a mis en place des espaces de réemploi dans ses déchetteries de Caveirac, Bouillargues et Saint-Gilles, permettant aux habitants de donner une seconde vie à leurs objets plutôt que de les envoyer directement à la décharge. La plateforme collaborative Indigo facilite quant à elle le don et la vente d’objets entre particuliers, créant un véritable écosystème du partage à l’échelle locale.
Le PTCE Remendiaires : une coopération territoriale innovante
Le Pôle Territorial de Coopération Économique Remendiaires incarne parfaitement l’esprit de l’économie circulaire dans le Gard. Lauréat d’un appel à manifestation d’intérêt national porté par le secrétariat d’État chargé de l’Économie sociale et solidaire, ce dispositif regroupe aujourd’hui 25 acteurs publics et privés du territoire. Né du regroupement initial de l’association La Calade à Sommières, de l’association du Pays Cévenol à Saint-Hippolyte et du centre socioculturel Pierre Mendès France de Saint-Quentin, il rayonne désormais sur l’ensemble du département.
Ce facilitateur territorial accompagne l’émergence de projets locaux autour du réemploi, du recyclage, de l’alimentation durable et de l’écoconstruction. La recyclerie de Calade à Calvisson illustre parfaitement cette approche : elle combine insertion sociale, valorisation des déchets et sensibilisation environnementale, créant des emplois non délocalisables tout en réduisant l’impact écologique du territoire.
Les ressourceries gardoises : temples du réemploi et de la solidarité
La Ressourcerie du Pont du Gard : pionnière du territoire
Créée en 2020 par un collectif de citoyens engagés, la Ressourcerie du Pont du Gard s’est imposée comme une référence incontournable de l’économie circulaire dans le Gard. Basée à Remoulins, elle collecte meubles, électroménager, vêtements, jouets et ustensiles divers dans des conteneurs installés aux déchetteries de Comps et Meynes. Ces objets, destinés à finir en décharge, sont minutieusement triés, vérifiés, nettoyés puis proposés à prix solidaires dans un espace boutique de 300 mètres carrés.
L’association compte près de cinquante bénévoles qui se réunissent mensuellement pour prendre collectivement les décisions importantes. Au-delà de la simple vente d’objets de seconde main, la structure propose des ateliers de couture, broderie, crochet et même un atelier itinérant de réparation de vélos. Elle organise également des bourses d’échange de vêtements, favorisant ainsi une consommation responsable ancrée dans les valeurs de partage et de convivialité.
Depuis sa création, la Ressourcerie du Pont du Gard a déjà sauvé plus de 150 tonnes d’objets de la destruction. Chaque semaine, des dizaines de familles viennent y dénicher meubles, vaisselle ou livres à petits prix, tout en participant activement à la réduction des déchets sur le territoire. Cette initiative allie remarquablement dimension écologique et impact social, permettant aux personnes aux revenus modestes de s’équiper dignement.
R(d’)évolution au Vigan : la ressourcerie cévenole qui fait école
Dans l’ancienne bonneterie du Vigan, nichée au cœur des Cévennes, l’association R(d’)évolution a ouvert ses portes il y a trois ans. Ce lieu hors du commun déploie l’économie circulaire à travers une approche globale qui dépasse le simple réemploi. L’ancienne usine textile de 3 500 mètres carrés accueille désormais une ressourcerie dynamique, des ateliers d’artisanat éthique et des espaces de sensibilisation à l’environnement.
Bertrand Masquilliez, menuisier-ébéniste salarié de la structure, récupère les meubles abîmés dans sa fameuse « clinique des meubles » pour leur redonner une seconde jeunesse. Chaque objet déposé par les habitants est soigneusement trié : ce qui est réutilisable est nettoyé et vendu, ce qui est cassé est réparé quand c’est possible, et seul l’irrécupérable part au recyclage ou à la déchetterie. Le grand rêve de l’équipe ? Atteindre le 100% de valorisation des objets collectés.
Soutenue par le Secours Catholique et par le Syndicat mixte de traitement des ordures ménagères (Syntoma), cette ressourcerie a créé une véritable vitrine d’alternatives concrètes. Elle développe des partenariats avec le Village du Possible, association qui accompagne plusieurs centaines de personnes vers l’autonomie énergétique, proposant des ateliers sur le solaire, les cuiseurs solaires ou les économies de carburant. Cette approche holistique fait de R(d’)évolution un modèle inspirant pour d’autres territoires.
L’ARRU à Montaren-et-Saint-Médiers : l’exemple uzégeois
L’Association pour une Recyclerie-Ressourcerie en Uzège (ARRU) a ouvert ses portes en septembre 2019 à Montaren-et-Saint-Médiers, grâce au soutien du SICTOMU et de la Région Occitanie. Cette structure s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’économie circulaire Gard, offrant aux habitants de l’Uzège un lieu où déposer objets et meubles dont ils n’ont plus l’usage, tout en permettant à d’autres de les acquérir à prix modiques.
L’ARRU participe à la réduction du volume de déchets traités par les collectivités locales, tout en créant des emplois locaux et en offrant une solution d’équipement accessible aux foyers les plus modestes. Elle organise régulièrement des événements de sensibilisation et des ateliers de bricolage pour encourager la réparation plutôt que le remplacement systématique.
Les acteurs économiques au service de la circularité
ELISE Méditerranée : l’insertion par le recyclage à Nîmes
Depuis 2011, ELISE Méditerranée collecte, trie et valorise les déchets de bureaux dans le Gard en favorisant l’insertion professionnelle. Cette entreprise d’insertion établie à Nîmes gère plus de vingt types de déchets pour les entreprises locales, proposant également la destruction sécurisée de documents confidentiels et le désarchivage de bureaux. En combinant performance environnementale et impact social, ELISE incarne parfaitement les valeurs de l’économie sociale et solidaire chères à l’économie circulaire.
Les salariés en parcours d’insertion y acquièrent des compétences valorisables tout en participant concrètement à la transition écologique du territoire. L’entreprise accompagne ses clients dans le respect du décret 7/9 flux, qui impose aux entreprises de trier certaines catégories de déchets, et propose des audits pour optimiser la gestion des déchets et réduire l’empreinte carbone.
Les initiatives de valorisation des déchets professionnels
Service Pro Recyclage, basé à Bourdic près de Nîmes, intervient auprès des commerces, restaurants, garages et entreprises du bâtiment pour collecter et recycler tous types de déchets industriels banals. Ferrailles, métaux non ferreux, papiers, cartons, verre, textiles, bois et plastiques sont ainsi détournés de la décharge pour être valorisés. Cette approche permet aux entreprises gardoises de réduire leurs coûts tout en respectant leurs obligations réglementaires.
Durand Récupération, autre acteur majeur basé à Nîmes, traite chaque année des milliers de tonnes de ferrailles et métaux. L’entreprise familiale place l’économie circulaire et les avancées technologiques au cœur de sa stratégie, investissant continuellement dans la formation de ses équipes et dans des équipements de tri de pointe.
La Région Occitanie et ses appels à projets structurants
Un cadre régional favorable à l’innovation circulaire
La Région Occitanie s’est fixée l’objectif ambitieux de devenir la première région à énergie positive d’Europe. Dans ce cadre, elle a lancé en collaboration avec la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt un appel à projets participatif pour développer l’économie circulaire et lutter contre le gaspillage alimentaire. Cette expérimentation permet aux citoyens de voter directement pour les projets qu’ils souhaitent voir financés, renforçant ainsi la participation citoyenne.
Dans le Gard, plusieurs initiatives ont été lauréates de cet appel à projets. On trouve notamment La PouleBelle, Frip Solidaire, la conserverie-boutique « Les Féeysannes » portée par l’association Qui l’eut cru, la Guinguette des Escanaux, un Fab Lab éco-responsable ou encore Epivrac, épicerie coopérative de vrac à Vauvert. Ces projets s’inscrivent dans au moins l’une des quatre thématiques définies : offre économique plus circulaire, comportements de consommation responsables, gestion des déchets en proximité, ou lutte contre le gaspillage alimentaire.
Le Plan régional d’action en faveur de l’économie circulaire
Le Plan régional de prévention et de gestion des déchets intègre un volet ambitieux dédié à l’économie circulaire. Il vise à optimiser l’utilisation des ressources et à créer de nouvelles filières sources d’emplois non délocalisables. Des dispositifs d’accompagnement financier ont été adoptés pour contribuer au développement de la prévention et de la valorisation des déchets, engageant concrètement l’Occitanie dans la mutation vers une économie pluricirculaire.
Le Gard bénéficie pleinement de ces dispositifs régionaux qui viennent compléter les initiatives départementales et locales, créant ainsi un écosystème favorable à l’émergence de projets innovants. Cette articulation entre les différents échelons territoriaux permet de maximiser l’impact des actions menées.
Consommation responsable et initiatives citoyennes
Les réseaux de partage et d’échange
Au-delà des structures institutionnelles, ce sont des centaines d’initiatives citoyennes qui font vivre au quotidien l’économie circulaire dans le Gard. À Saze, la municipalité a mis en place un système de petites annonces permettant aux habitants de donner une seconde vie aux objets dont ils n’ont plus besoin. Cette plateforme locale favorise les échanges entre voisins, renforçant le lien social tout en réduisant le gaspillage.
L’association Roulons à Vélo récupère les vieux vélos destinés à la déchetterie pour les remettre en état et les redistribuer. Sur simple appel téléphonique, l’association vient même chercher les vélos à domicile. Cette initiative simple mais efficace permet de prolonger la durée de vie de milliers de bicyclettes tout en promouvant la mobilité douce sur le territoire.
Vers une monnaie locale circulaire
Dans le Gard rhodanien, Cyril Pommier porte un projet audacieux : créer la galline, une monnaie territoriale complémentaire à l’euro. Cette monnaie locale circulera sur 13 communes du bassin de vie de Pont-Saint-Esprit, favorisant les échanges entre acteurs économiques locaux et renforçant l’économie circulaire à l’échelle du territoire. L’objectif est de développer l’économie locale tout en offrant un pouvoir d’achat supérieur aux usagers, en sortant d’une logique purement capitaliste pour privilégier les circuits courts et les échanges solidaires.
Inspirée de la monnaie libre lancée en 2017, la galline pourrait prendre la forme de billets ou de pièces physiques. Son succès dépendra de l’adhésion des commerçants, artisans et collectivités locales au projet, mais l’initiative témoigne de la créativité des acteurs gardois en matière de transition économique et écologique.
Les enjeux de la gestion des déchets sur le territoire
Les déchetteries au cœur du dispositif
Nîmes Métropole gère un réseau de 15 déchetteries accessibles sur présentation d’un badge nominatif. Ces installations jouent un rôle crucial dans la collecte sélective et l’orientation des déchets vers les filières de valorisation appropriées. Deux fois par an, lors des grands nettoyages de printemps et d’automne, 16 mini-déchetteries éphémères sont déployées dans les quartiers de Nîmes pour faciliter l’élimination des encombrants.
Tous les produits collectés sont ensuite triés et orientés vers les éco-organismes partenaires : Écomaison pour le mobilier (transformé en panneaux de particules), les articles de sport, de bricolage et les jouets, et Ecosystem pour les équipements électriques et électroniques. Cette organisation garantit que chaque objet collecté trouve la filière de traitement la plus adaptée, maximisant ainsi le taux de recyclage et de réemploi.
Le SITOM Sud Gard coordonne quant à lui les points de collecte pour les professionnels du bâtiment, permettant de capter et valoriser les déchets inertes, le bois, le métal, le plâtre et les plastiques issus des chantiers. Cette logistique performante évite que ces matériaux ne finissent en décharge sauvage et garantit leur réintégration dans les circuits de production.
La problématique des bennes de tri en zones rurales
Gérald Gervasoni, président du Syntoma, souligne une difficulté récurrente : les bennes de tri installées le long des routes dans les zones éloignées des bourgs sont souvent utilisées comme des poubelles ordinaires. Les habitants y jettent tout en vrac, rendant impossible la valorisation des matériaux. Pour contrer ce phénomène, le syndicat explore des partenariats avec les ressourceries comme R(d’)évolution pour inverser la logique du tri : plutôt que de chercher ce qui est récupérable dans ce qui a été jeté, il s’agirait d’identifier d’abord ce qui est réutilisable avant de jeter le reste.
Cette approche préventive pourrait révolutionner la gestion des déchets en milieu rural, en responsabilisant les citoyens et en facilitant le travail des structures de réemploi. Elle nécessite toutefois un important travail de sensibilisation et d’accompagnement des populations.
Alimentation durable et lutte contre le gaspillage
Le Pacte régional pour une alimentation durable
La Région Occitanie s’est engagée dans un ambitieux Pacte régional pour une alimentation durable sur la période 2019-2023, avec l’objectif de réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025. Ce gaspillage, qui se produit à toutes les étapes de la chaîne alimentaire (production, transformation, distribution, restauration, consommation et transport), représente un concentré des défis de l’économie circulaire.
Dans le Gard, plusieurs projets ont émergé pour répondre à cet enjeu. Des épiceries de vrac comme Epivrac à Vauvert permettent d’acheter selon ses besoins réels, éliminant ainsi le sur-emballage et le gaspillage. Des conserveries associatives comme celle des Féeysannes valorisent les surplus de production agricole en les transformant en produits conservés, évitant qu’ils ne finissent à la poubelle.
Les circuits courts et la production locale
Le développement de circuits de production et de consommation relocalisés constitue un pilier majeur de l’économie circulaire dans le Gard. Les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), les marchés de producteurs et les plateformes de vente directe se multiplient sur le territoire, réduisant les distances parcourues par les aliments et limitant le gaspillage lié aux normes esthétiques de la grande distribution.
Ces initiatives permettent également de maintenir une agriculture diversifiée et respectueuse de l’environnement, créant une boucle vertueuse entre production locale, consommation responsable et préservation des ressources naturelles. Les producteurs gardois sont de plus en plus nombreux à adopter des pratiques agroécologiques qui s’inscrivent naturellement dans une logique circulaire.
Formation, sensibilisation et éducation à l’environnement
Les actions pédagogiques dans les écoles
Les ressourceries gardoises ne se contentent pas de collecter et revendre des objets : elles jouent également un rôle éducatif fondamental. R(d’)évolution et la Ressourcerie du Pont du Gard interviennent régulièrement dans les écoles du territoire pour sensibiliser les enfants au réemploi, au recyclage et à la consommation responsable. Ces animations pédagogiques permettent de faire évoluer les mentalités dès le plus jeune âge.
Le Conseil départemental du Gard soutient ces initiatives à travers son réseau de collèges, intégrant l’éducation au développement durable dans les programmes et les infrastructures. Certains établissements ont mis en place des systèmes de compostage, des potagers pédagogiques ou encore des ateliers de réparation d’objets.
Les ateliers de réparation et d’upcycling
Au-delà de la simple sensibilisation, les structures d’économie circulaire du Gard proposent de nombreux ateliers pratiques. Les ateliers de couture permettent d’apprendre à raccommoder ses vêtements plutôt que de les jeter, les ateliers de menuerie enseignent les bases de la réparation de mobilier, et les ateliers de vélo forment aux réparations mécaniques de base.
Ces compétences pratiques, souvent perdues au fil des générations, retrouvent aujourd’hui une place centrale dans une société qui cherche à réduire sa dépendance à la consommation neuve. Les Repair Cafés et autres ateliers collaboratifs fleurissent sur le territoire gardois, créant des espaces conviviaux où l’on vient autant pour réparer ses objets que pour échanger savoirs et expériences.
Les perspectives d’avenir pour l’économie circulaire gardoise
Une synergie croissante entre acteurs
L’un des atouts majeurs de l’économie circulaire dans le Gard réside dans la multiplication des partenariats entre acteurs publics, associatifs et privés. Le PTCE Remendiaires illustre parfaitement cette dynamique collaborative où centres sociaux, associations, entreprises, facultés et écoles de commerce travaillent main dans la main pour faire émerger des solutions innovantes.
Cette coopération territoriale permet de mutualiser les moyens, de partager les expériences et de démultiplier l’impact des actions menées. Elle crée également des passerelles entre économie sociale et solidaire et économie marchande classique, contribuant à l’ancrage territorial d’un modèle économique véritablement alternatif.
L’innovation technologique au service de la circularité
Les Fab Labs éco-responsables qui se développent sur le territoire gardois offrent de nouvelles perspectives en matière de fabrication locale et de réparation. Ces laboratoires de fabrication mettent à disposition des citoyens des équipements numériques (imprimantes 3D, découpeuses laser) permettant de créer ou réparer des objets à la demande, favorisant ainsi l’économie de la fonctionnalité.
L’innovation ne se limite pas à la technologie : elle concerne également les modèles économiques. Les plateformes numériques de don et d’échange comme Indigo démontrent que le digital peut être mis au service de la consommation responsable et du partage. L’enjeu est désormais de faire évoluer ces outils pour les rendre encore plus accessibles et efficaces.
Les défis à relever
Malgré les nombreuses avancées, l’économie circulaire dans le Gard fait encore face à plusieurs défis. Le premier concerne le changement des mentalités : passer d’une société de consommation à une société du réemploi nécessite un travail de sensibilisation de longue haleine. Les habitudes d’achat et les représentations sociales associées au neuf restent profondément ancrées.
Le deuxième défi est économique : les structures de l’économie sociale et solidaire doivent trouver des modèles viables pour assurer leur pérennité sans dépendre exclusivement des subventions publiques. Cela passe par la diversification des activités, le développement de partenariats avec le secteur privé et l’innovation dans les services proposés.
Enfin, le défi logistique reste important : organiser efficacement la collecte, le tri et la redistribution des objets sur un territoire aussi vaste et géographiquement diversifié que le Gard nécessite des moyens humains et matériels conséquents. Les synergies territoriales et la mutualisation des moyens apparaissent comme des pistes prometteuses pour relever ce défi.
Le Gard, terre de transitions et d’innovations circulaires
L’économie circulaire Gard ne se résume pas à une simple tendance écologique : elle constitue une véritable révolution culturelle, économique et sociale qui transforme en profondeur le territoire. Des Cévennes à la Camargue, des ressourceries aux déchetteries, des associations citoyennes aux politiques départementales, c’est tout un écosystème qui se mobilise pour repenser notre rapport aux objets et aux ressources.
Les initiatives présentées dans cet article ne représentent qu’une partie des actions menées sur le territoire. Chaque jour, de nouveaux projets émergent, portés par des citoyens engagés, des entrepreneurs visionnaires ou des élus déterminés. Cette effervescence témoigne d’une prise de conscience collective et d’une volonté partagée de construire un avenir plus durable.
L’expérience gardoise démontre qu’économie circulaire, solidarité sociale et dynamisme économique ne sont pas contradictoires mais au contraire complémentaires. Le réemploi crée des emplois locaux non délocalisables, la réparation valorise les savoir-faire artisanaux, le partage renforce le lien social, et la réduction des déchets préserve notre environnement pour les générations futures.
Vous habitez le Gard ou vous y résidez temporairement ? Vous êtes désormais invité à participer activement à cette dynamique. Visitez les ressourceries de votre secteur, participez aux ateliers de réparation, déposez vos objets en bon état dans les espaces de réemploi, achetez de seconde main, soutenez les initiatives locales. Chaque geste compte, chaque action contribue à transformer notre territoire en un modèle d’économie circulaire dont nous pouvons tous être fiers.
Pour découvrir les structures près de chez vous, consultez les sites des ressourceries gardoises, rendez-vous sur les plateformes de dons et d’échanges locales, ou contactez votre commune pour connaître les initiatives de votre secteur. L’avenir circulaire se construit aujourd’hui, ensemble, sur notre territoire gardois !